dîner bivouac

Bien s’alimenter en bivouac

boules d'énergie
Hello ! Ici Julie, naturopathe et cheffe de la team Kanpo ! Aujourd’hui, je vous propose un article pensé pour les amateur⸱ices de nature qui veulent partir en micro-aventure sur 2 à 3 jours, en autonomie, sans avoir recours aux produits lyophilisés. C’est possible, et carrément satisfaisant de bien manger en montagne, sans ces sachets déshydratés souvent chez, ultra-transformés et pas toujours très digestes !
 
Entre une rando de 4h (où une simple collation suffit) et une traversée comme la HRP ( qui exige une logistique pointue à, il y a un juste milieu. Et c’est là que le casse-tête commence : comment allier apports nutritionnels, légèreté, simplicité et plaisir, sans sacrifier l’un pour l’autre ?
 
Dans cet article, je vous partage mes conseils concrets pour organiser vos repas et votre hydratation en bivouac, avec des aliments sains, accessibles, énergétiques et faciles à transporter. De quoi partir l’esprit tranquille, le sac bien pensé et le corps bien nourri !

 

L'hydratation

 C’est le point de vigilance n°1 ! Selon l’effort physique demandé, la corpulence, les températures, les besoins vont varier. Mais il faut 
, à savoir au moins 3L/4L pour une journée. Il vaut mieux surestimer ses besoins dans ces cas-là, même si ça pèse plus lourd.

Au-delà de la potentielle dangerosité de la déshydratation, cela peut altérer votre expérience en montagne, autant prévoir !

Avant de partir : repérez en avance les points de distribution disponibles sur le tracé. Traversée de village, fontaine disponible, ruisseaux et rivières. Vous pouvez faire du repérage en appelant les offices de tourisme ou les « maison de la montagne« . Vous pouvez regarder sur votre application de randonnée si ces points sont indiqués, ainsi que faire du repérage sur la carte topographique que vous utilisez. Enfin, des sites comme Eau Potable ou Eau cyclisme peuvent vous fournir des informations précieuses. Malheureusement, à moins d’avoir une information actualisée donc fiable, issue d’une institution présente sur le terrain comme la maison de la montagne, les indications peuvent être erronées ou obsolètes (en fonction des saisons, les niveaux d’eau peuvent varier par exemple). Croisez les sources pour être sûr⸱e de ces informations !

Emportez avec vous dès le départ une quantité suffisante d’eau, et calculez en fonction des sources que vous allez rencontrer sur votre chemin en gardant en tête qu’il est possible d’avoir une mauvaise surprise ! Gourdes en plastique, gourde filtrante, flasque en plastique, … Beaucoup de plastique mais lorsque l’on part plusieurs jours chaque gramme compte et les gourdes en verre ou fer peuvent être trop lourdes. Certaines gourdes en aluminium peuvent cependant faire l’affaire !

Une fois sur les sentiers : soyez stratégique, buvez abondamment aux points d’eau, refaites toujours les stocks au maximum, prenez le temps de laisser votre corps refroidir et vous mouiller la nuque, les cheveux si besoin, pour réduire la transpiration.

Boire de l’eau sans être sûr⸱e de sa potabilité : si c’est une nécessité, utilisez dans un premier temps vos sens : aspect visuel, texture et odeur seront des indicateurs au moindre doute passez votre chemin. Les eaux stagnantes sont évidemment à éviter absolument. Dans un second temps, il est préférable d’utiliser 2 manières de la purifier pour être sûr⸱e de son caractère inoffensif. Les méthodes : gourde filtrante, ébullition, pastilles de chlore ou d’iode, lumière UV. Même si un ruisseau de montagne paraît tentant, purifiez-la toujours. Vous ne savez jamais ce qu’il y a en amont !

La nourriture

Après vous être assuré⸱e de votre apport hydrique, parlons maintenant du solide !

Partir avec sa nourriture c’est souvent un casse tête. Il faut que ça soit nutritif parce que vous allez griller plus de calories que d’habitude, mais pas trop lourd et pratique !
 

Pour le matériel, l’idéal est d’avoir un réchaud, pour votre confort et pour pouvoir vous réchauffer en mangeant et buvant chaud s’il fait froid. Et avec lui : une tasse, des couverts dont un bon couteau type opinel, une assiette et une petite casserole. Si votre assiette est en alu elle pourra servir également de couvercle.

Le sec
  •  Prévoir au poids, dans des sachets individuels type congélation déjà assaisonnés. Par exemple, 100g de semoule, purée mousseline ou de sarrasin avec de l’huile d’olive, du sel et des aromates. Prenez des choses qui cuisent facilement et rapidement, évidemment ! Vous pouvez également prendre des pâtes, préférez-les complètes pour un apport plus riche et intéressant en glucides.
  • Pour les petits déjeuners, les flocons d’avoine sont souvent la panacée et avec raison, c’est très nutritif et ça cale. Retrouvez ma recette en fin d’article.
Les en-cas
  • Sucrés : il faut qu’ils soient nutritifs, rassasiants, avec une bonne proportion gras / sucre. Par exemple, des boules d’énergie que vous aurez faites (retrouvez la recette en fin d’article), des barres d’énergies également (à base d’avoine, de dattes, de miel, de coco râpée et de noisettes par exemple). Ces aliments se tiennent bien, sont beaucoup plus économiques à faire soit même et sont des bombes énergétiques ! Prenez également des oléagineux, des fruits secs type datte, abricots ou figues sèches, du gingembre confit si vous aimez ça. Vous pouvez également embarquer quelques compotes type pompote, mais vous aurez des déchets.
  • Salés : vous pouvez prévoir des crackers maison bien salés, avec des herbes ou épices et pleins de graines pour un bon apport en graisses et en fibres.
  • Un « aliment » intéressant : les bonbons au miel. Ils prennent peu de place, sont légers, et surtout ils délivrent du glucose en continue pendant une 20aine de minutes, toujours intéressant dans les efforts intenses.
Le frais

Ce sera probablement pour la 1ère et 2ème journée. Intéressant et facile à transporter : le concombre, très riche en eau, il va réhydrater et si vous le prenez bio il n’y a même pas besoin de l’éplucher. Des avocats moyennement mûrs pour ne pas qu’ils s’écrasent, très gras, très intéressants du point de vue nutritionnel. La betterave crue, facilement transportable, le seul hic c’est qu’il faut l’éplucher. Elle est très riche en potassium, intéressant pour la récupération musculaire. La carotte, facile à transporter, vous pouvez les manger à la croque sans l’éplucher (si elle est bio), et pourquoi pas la tremper dans un houmous fait maison ? Les pommes sont faciles à transporter, prenez les bio pour pouvoir manger la peau. Une banane pour le 1er pic-nique sera intéressante. Elle n’aura pas le temps de s’oxyder et est riche en potassium.

Facile à transporter en frais : les olives, dans un sachets, ou même sous vide !

Les protéines
  •  Animales : on oublie le frais et on préfèrera le saucisson ou viande séchée. Si vous prenez du fromage, préférez une petite tomme avec la croûte pour une protection optimale (d’où l’opinel aussi). Vous pouvez également avec des œufs durs déjà cuits pour le 1er pic nique.
  • Végétales : pensez aux protéines de soja à réhydrater ! Il faudra les laisser au moins 15mn dans l’eau bouillante, avec des épices  et du sel sinon ça n’a pas de goût…! L’idéal est de pouvoir les faire griller un peu par la suite pour que ce soit plus agréable à consommer mais ça n’est pas obligatoire. Ces protéines sont ultra légères à transporter. Vous pouvez également partir avec un petit tupperware de houmous fait maison : mixez des poids chiches avec du tahini (crème de sésame), une petite gousse d’ail, du jus de citron, cumin en poudre, huile d’olive et sel.

Les épices

Elles sont légères et l’on peut les emporter facilement avec soi dans de petits sachets : ail et oignons en poudre, herbes de Provence, curry, sel et poivre, par exemple. N’oubliez pas le sucre pour les boissons si besoin et pourquoi pas de la cannelle pour le porridge du matin.

Les boissons chaudes
  • Café instantané, le plus pratique mais il existe de toutes petites cafetières si c’est très important pour vous
  • Sachets de thé, prenez-en un ou 2 de plus que ce vous consommerez, au cas-où
  • Dans un sachet vous pouvez mélanger du cacao et du lait en poudre pour les soirées sous les étoiles (avec des chamallows au feu de réchaud hehe)

En résumé

  1.  Pensez à vos apports en macro ET micro nutriments, variez les sources pour éviter la monotonie si vous savez que vous allez mal la gérer, ne négligez pas les supers aliments faciles à emporter (graines de chanvre, cacao cru, pollen,…).
  2. Augmentez les rations par rapport à votre quotidien.
  3. Faites vos mélanges avant de partir
  4. Préparez vous-même pour plus d’économie et maîtriser ce que vous allez consommer
  5. Ne négligez pas l’aspect plaisir, parfois après une grosse journée de rando, on a besoin de réconfort 🙂

Porridge bivouac

Boules d'énergie

  • 60g de flocons d’avoine
  • Graines de chanvre décortiqués : riches en protéines, en oméga 3 et très légers
  • Oléagineux : bonnes graisses, évite le pic de glycémie et effet rassasiant
  • Fruits secs : glucides disponibles rapidement

Facultatif

  • Lait en poudre, par exemple de coco, mais l’eau peut suffire
  • Pollen : bon reconstituant, riche en protéines
  • Cacao cru en poudre : riche en magnésium
  • Fruits déshydratés
  • Coco râpée,
  • Cannelle
  • Miel ou sirop d’agave, …

Mélangez tous vos ingrédients, pour la quantité, adaptez en fonction de vos envies mais un conseil, soyez généreux⸱se ! Transférez ensuite dans des sachets de congélation.

Pour environ 20 boules :

  • 100g d’amande ou de noisettes
  • 100g de dattes idéalement type medjool (charnues)
  • 1 bonne pincée de sel
  • Aliments plaisirs au choix : graines de sésame, pollen, coco râpée, kasha, matcha, …
  1. Mixez les dattes dénoyautées ou hachez-les très finement au couteau ou encore, achetez directement de la pâte de datte !
  2. Hachez les amandes ou noisettes au couteau, ou passez-les rapidement au mixeur, il faut que des morceaux restent plutôt que faire de la poudre
  3. Mélangez tous les amandes ou noisettes avec les dattes et le sel, vous pouvez ajouter les autres ingrédients choisis ou vous roulerez ensuite les boules dedans.
  4. Humidifiez vos doigts et roulez des boules de la taille que vous voulez 🙂
  5. Gardez au frais le temps de les embarquer.
N’hésitez pas à partager des recettes ou vos tips, on espère que cet article vous aura plu !

 

Nos prochains départ en montagne

bain froid

L’hormèse, ou les bienfaits du froid

Chez Kanpo, vous l’aurez compris, on est passionné⸱es par tout ce que la nature peut nous apporter 😊 Dans cet article, on a envie de vous parler des bienfaits du froid, mais au-delà, de l’hormèse ! Vous en aviez déjà entendu parlé ?

Parce que l’un des secrets d’une meilleure santé physique et mentale réside peut-être dans notre capacité à embrasser l’inconfort 😉

C’est quoi l’hormèse ?

C’est un principe biologique basé sur la résistance au stress. Créer volontairement un stress raisonnable (sans aller au-delà de ses capacités ou de la dose) va amener le corps à réagir positivement en s’adaptant à l’avenir à la potentialité d’une nouvelle exposition à ce stress. Et donc être mieux préparé, plus à même de supporter. En revanche, si l’on est exposé·e à un stress trop important ou chronique, cela va produire un effet opposé. [1]

“Tout est poison, rien n’est poison, c’est la dose qui fait le poison”

Paracelse (1493–1541)

Les limites de l’hormèse sont en fonction de l’individu. Il faut prendre en compte son état de santé ou de maladie, sa capacité à répondre au stress, …

Quelques exemples

Le jeun

Priver son corps de nourriture pendant X temps va créer un stress plus ou moins intense. Ce dernier va devoir s’adapter à l’absence de nourriture, en trouvant, dans le corps, de quoi se sustenter pour continuer à fonctionner. Libéré de la consommation énergétique demandée par la digestion (environ 1/3 de l’énergie consommée dans la journée), elle va être redirigée vers la recherche de nourriture en circuit fermé (sans apport extérieur). Le corps va alors s’attaquer aux glucides directement disponibles, puis à la graisse (pour la transformer en énergie). Il va également avoir l’espace et le temps de s’attaquer à certaines pathologies, chroniques ou ponctuelle, à l’excès de tissus, à des tumeurs bénignes (abcès par exemple).

Au-delà des capacités, jeûner aura un effet délétère, obligeant le corps à une autophagie délétère, qui s’attaquera aux tissus et muscles sains.



L’entraînement physique

Il va créer un stress au niveau des muscles, tendons, os et articulations. Si cet entraînement reste raisonnable (il n’y a pas de blessure), alors les muscles vont s’épaissir, les os et les tendons se consolider et les articulations être renforcées. Cette construction et renforcement se font pendant la séance, mais également durant le repos qui suit.

Pour que l’hormèse se fasse dans les meilleures conditions, il est important de veiller à :

    • Adapter l’intensité à ses capacités, y aller progressivement

    • Écouter son corps et ses signaux : essoufflement normal ou trop important ? Muscles qui chauffent ou articulation douloureuse ? Et s’arrêter ou diminuer l’intensité si besoin

    • Avoir une hydratation et nutrition optimales pour aider les muscles à se réparer, calmer l’inflammation due à l’effort, amener suffisamment de macro et micro nutriments

    • Observer un temps de repos en fonction de ses besoins, pour laisser le temps au corps d’intégrer les nouvelles informations et de transformer le corps en adéquation avec cet environnement.



L’exposition au froid

L’exposition en elle-même n’est pas forcément agréable : le froid peut faire mal aux pieds, on peut voir sa peau rougir, on peut se mettre à frissonner, … ça ne donne pas hyper envie ? Et pourtant ! Exposer son corps au froid de manière consciente et sécuritaire (avec une préparation mentale et physique) va l’aider à se renforcer et.. à mieux supporter le froid à l’avenir !

bain froid
                                                               Bon.. Nous on préfère la neige fraîche aux glaçons 😅

Selon plusieurs études (en référence à la fin de l’article), l’exposition (raisonnée) au froid [2] [3] [4] [5] :

  • Améliorerait les états dépressifs et anxieux en libérant de la dopamine, sérotonine, cortisol, noradrénaline et β-endorphines
  • Augmenterait les leukocytes et monocytes, donc amélioration du système immunitaire
  • Réduirait la réponse inflammatoire et infectieuse
  • Ferait baisser le taux de triglycérides
  • Augmenterait la pression sanguine
  • Stimulerait le système parasympathique (système de la réparation, du repos, de la digestion, de la cicatrisation, en opposition au système orthosympathique, celui de l’action, qui peut être suractivé par le stress)
  • Améliorait la récupération sportive, notamment au niveau musculaire
  • Diminuerait le stress oxydatif
  • Et, selon les ancien⸱nes participant⸱es aux séjours et après-midi découverte : meilleur sommeil, plus de confiance en soi, envie de se dépasser, paix intérieure, amélioration du syndrome de Raynaud. Retrouvez leurs avis ici

En savoir plus sur les bienfaits du froid

📚 Les pouvoirs extraordinaires du froid – Susanna Soberg

Le froid, l’art de vivre en bonne santé – Carole Dalmas & Alix Lefief-Delcourt

🎧 Quels sont les bienfaits du froid ? Grand bien vous fasse sur France Inter

Carole Dalmas : Les bienfaits du froid ! – Métamorphose

❄️ Maurice Daubard, sa pratique du yoga Toumo et son utilisation du froid. Il est moins connu que Wim Hof, mais tout aussi intéressant !

Vous nous rejoignez ?

L’aventure du froid vous tente ? Ça tombe bien, on prévoit plusieurs événement pour l’expérimenter !

Références

[1] https://psychiatryonline.org/doi/10.1176/appi.neuropsych.20240053

[2] https://psychiatryonline.org/doi/10.1176/appi.neuropsych.20240053

[3] https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0306456524000755?via%3Dihub

[4] https://www.mayoclinichealthsystem.org/hometown-health/speaking-of-health/cold-plunge-after-workouts

[5] https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC11096327/